Journal d'un Chargé de ressources inhumaines
Journal d'Edouard Westmacott, chargé de ressources humaines et "inhumaines". Ce blog traite de la vie professionnelle vue par les RH : recrutement, carrière, licenciement...
entrée en matière
"Bonjour, Edouard W. des Ressources Humaines"
Ce que j'aime avec cette entrée en matière, c'est qu'elle a le don de refroidir quelque peu l'atmosphère : le sourire de mon interlocuteur se fige, les discussions autour de moi se tassent et j'ai légère mais nette impression d'être perçu comme un membre de la Stasi en train de prendre des notes. Moi, la méfiance qu'inspire ma fonction ne me dérange pas (au contraire !). Et puis, vous savez, en tant que RH, on en voit de toutes les couleurs, il y a de quoi rigoler tous les jours (ou bien pleurer parfois). Ce blog est une manière pour moi de partager toutes ces anecdotes et mes réflexions sur l'une des fonctions les plus dénigrées du monde de l'entreprise.
Ce que j'aime avec cette entrée en matière, c'est qu'elle a le don de refroidir quelque peu l'atmosphère : le sourire de mon interlocuteur se fige, les discussions autour de moi se tassent et j'ai légère mais nette impression d'être perçu comme un membre de la Stasi en train de prendre des notes. Moi, la méfiance qu'inspire ma fonction ne me dérange pas (au contraire !). Et puis, vous savez, en tant que RH, on en voit de toutes les couleurs, il y a de quoi rigoler tous les jours (ou bien pleurer parfois). Ce blog est une manière pour moi de partager toutes ces anecdotes et mes réflexions sur l'une des fonctions les plus dénigrées du monde de l'entreprise.
jeudi 10 avril 2014
dimanche 7 juillet 2013
Brèves de RH 12 - Le stylo ne fait pas le moine...
L'autre jour, alors que je représentais ma banque
au Conseil des prud'hommes, je remarquais une différence
majeure entre les avocats des employeurs et ceux des employés
: au moment de signer, chaque avocat tend un stylo à son
client, le notre me tendit un Mont Blanc scintillant tandis que celui
du salarié lui tendit un vieux Bic mâchouillé.
Un avocat bien nourri, vous me direz, ça ne veut
peut-être pas dire qu'il est le meilleur. Mais c'est quand même
plus rassurant...
lundi 6 mai 2013
Brèves de RH 11 - Bounty, un petit goût de paradis...
Quand on travaille aux Ressources Humaines, on en entend de toutes les couleurs, et ce n'est pas qu'une façon de parler. Un jour, un collaborateur est venu se plaindre d'une de ses collègues qui l'avait insulté : « Elle m'a traité de Bounty ! » me dit-il, espérant probablement que j'en sois aussi outré que lui. Pas de bol, j'étais loin de comprendre.
« - de
Bounty ? Le chocolat à la noix de coco ?
- Oui, parce
que je suis Guadeloupéen et qu'elle, elle est Gabonaise.
- J'ai du
mal à vous suivre, avouais-je.
- Ben oui,
le Bounty, il est noir à l'extérieur mais à l'intérieur, il est
blanc » J'en restais bouche bée, j'avais peur de comprendre
« Parce que je suis Guadeloupéen, elle pense que je ne suis
pas un vrai Black, pas comme elle. »
Abasourdi,
je ne sus pas quoi lui dire. Je crois que je ne m'attendais pas à ce
que le racisme soit à ce point-là poussé à son paroxysme.
vendredi 19 avril 2013
jeudi 28 mars 2013
Le truc chic/choc/toc (rayez les mentions inutiles) du candidats
Chacun a ses petites manies et ses petites lubies pour affronter la dure jungle professionnelle.
Pour passer un entretien, c'est pareil ! Tout candidat qui se respecte dispose de petits gri-gris ou d'habitudes magiques, solides troubles obsessionnels compulsifs, permettant de passer avec brio cette terrible épreuve.
Caleçon porte-bonheur, bisous sur le rosaire, coupe de cheveu fétiche, tous les moyens sont bons pour réussir.
Une fois, un ami m'a avoué qu'à chaque entretien d'embauche, il abandonnait ses lentilles de contact qu'il ne quitte pourtant jamais, pour une paire de lunettes bien épaisses.
"- Avec des lunettes, on a tout de suite l'air plus intelligent et, tu le sais bien, c'est la première impression qui compte.
- Enfin, lui rétorquais-je alors que je savais son argument sensé, ça ne fait pas tout quand même.
- Je sais bien, mais ça aide. Quand je porte mes lentilles, j'ai l'air d'avoir cinq ans de moins, avec mes lunettes, j'ai l'air plus expérimenté, plus pro. Rien qu'au boulot, le directeur ne me prend plus pour le stagiaire de service quand j'ai mes lunettes."
Ca a l'air couillon comme ça mais je ne peux m'empêcher de penser que son truc chic/choc/toc doit porter ses fruits.
Pour passer un entretien, c'est pareil ! Tout candidat qui se respecte dispose de petits gri-gris ou d'habitudes magiques, solides troubles obsessionnels compulsifs, permettant de passer avec brio cette terrible épreuve.
Caleçon porte-bonheur, bisous sur le rosaire, coupe de cheveu fétiche, tous les moyens sont bons pour réussir.
Une fois, un ami m'a avoué qu'à chaque entretien d'embauche, il abandonnait ses lentilles de contact qu'il ne quitte pourtant jamais, pour une paire de lunettes bien épaisses.
"- Avec des lunettes, on a tout de suite l'air plus intelligent et, tu le sais bien, c'est la première impression qui compte.
- Enfin, lui rétorquais-je alors que je savais son argument sensé, ça ne fait pas tout quand même.
- Je sais bien, mais ça aide. Quand je porte mes lentilles, j'ai l'air d'avoir cinq ans de moins, avec mes lunettes, j'ai l'air plus expérimenté, plus pro. Rien qu'au boulot, le directeur ne me prend plus pour le stagiaire de service quand j'ai mes lunettes."
Ca a l'air couillon comme ça mais je ne peux m'empêcher de penser que son truc chic/choc/toc doit porter ses fruits.
jeudi 14 mars 2013
Les 10 questions les plus débiles qu'on peut vous poser en entretien d'embauche 5/10
"Et
sinon, vous avez d'autres pistes en cours ?"
Cette
question, je l'aime bien. En tant que recruteur, je la pose à chaque
entretien, sans exception. Me demandez pas pourquoi je la pose, je
n'ai jamais eu une seule réponse honnête.
J'imagine
que cette question a pour unique but de rassurer le recruteur qui se
dit, en toute candeur, que si le candidat a été contacté par
d'autres entreprises pour un poste équivalent, il ne doit pas être
si mauvais - moyen comme un autre d'exprimer sa frilosité
légendaire.
Votre
réponse à cette question peut néanmoins cacher quelques écueils.
Pas besoin d'une grande dextérité pour les éviter, une petite
préparation rapide suffira amplement (sachant que dans tous les cas,
il faudra, au pire, mentir, au mieux améliorer la vérité).
- Vous
n'avez aucune autre piste. Soyons réalistes, quel
décérébré mental irait jusqu'à dire CETTE vérité ? Hum ? "En
fait, vous êtes le seul employeur potentiel à m'avoir contacté.
Vous êtes mon unique chance de trouver du boulot cette année. Pitié
! Prenez-moi."
La pitié,
rien de pire pour conclure le processus de recrutement en moins de
dix minutes.
- Vous
avez une belle piste, une sur la quelle vous comptez énormément
et vous ne passez cet entretien qu'au cas où elle ne fonctionne pas.
Là aussi, toujours flatter l'égo du recruteur et ne pas dire : "Je
suis bien avancé avec un boite jeune et dynamique qui me propose un
poste deux fois mieux payé. Mais, pas de panique ! Vous êtes mon
2nd choix". Personne n'aime être le second choix, personne !
- Vous
vous dispersez. Vous êtes rencontré pour un poste de trader
dans un banque mais vous passez aussi les concours pour devenir
fonctionnaire et vous êtes en short-list pour une mission
humanitaire au Congo. Sérieusement, votre motivation pour le poste
sera peut-être remise en doute : les recruteurs aiment les fils
rouges, les parcours cohérents et les volontés concordantes. La
concordance, c'est rassurant...
La meilleure
réponse possible est d'indiquer que vous avez quelques pistes plus
ou moins avancées (le nombre magique est trois, bien entendu. Ni
trop peu, vous ne passez pas pour un looser, ni trop, vous ne passez
pas pour un sale vantard) mais que vous vous montrez très sélectif, que vous favorisez la qualité des missions proposées et l'environnement de travail (sous-entendu : vous n'êtes motivés que par son poste à lui).
Si votre interlocuteur vous demande plus de précisions sur vos pistes, inventez ou améliorez, tout en ne cédant pas à la folie des grandeurs. Toujours en gardant en tête la sacrosainte concordance (vous n'êtes QUE sur des pistes pour des postes similaires !), citez des noms de boites auxquelles vous avez postulé (mais dont vous n'avez pas forcément eu de réponses), de cabinets de recrutement que vous avez rencontré (et qui vous ont promis de vous rappeler un jour ou l'autre), des postes pour lesquels vous avez déjà été rencontré (même si vous avez reçu des réponses négatives, pas besoin de préciser).
Sachez
cependant que :
- le monde
des RH est petit, il y a toujours un risque que votre interlocuteur
connaisse les postes ouverts chez son concurrent et les recruteurs
que vous avez soit-disant rencontré. Vous aurez l'air bien con quand
votre interlocuteur vous dira : "Ah, vous allez rencontrer
Matthieu Lenormand alors ? C'est amusant, je déjeune avec lui demain
midi" – silence de mort.
- vos
mensonges vous suivront tout au long de votre recrutement, votre
interlocuteur n'hésitera pas à vous demander où vous en êtes sur
les pistes précédemment citées (il n'a pas envie de vous voir
filer à la concurrence). N'exagérez pas les délais de réponses
des autres boites ("ça fait trois semaines que j'attends une
réponse") et ne vous exprimez pas trop sur les pistes qui ont
mal fini ("j'étais vraiment trop nul"). Que du bon
sens...
- faire
jouer la compétition entre employeurs potentiels n'est pas un
exercice facile mais extrêmement payant s'il est réussi. Je ne
compte même plus le nombre de collaborateurs dont j'ai accéléré
le recrutement de peur de les voir filer qui ont fini par m'avouer
après avoir été embauché que leurs autres "pistes"
étaient aussi épaisse que ma fiche de paie.
Les
candidats ne sont que des menteurs me direz-vous ? Si vous croyez
réellement que les recruteurs ne vous disent que la vérité...
mardi 26 février 2013
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